Le semis sans labour apparaît bénéfique dans la lutte contre les émissions de CO2 dues à l’érosion hydrique

Le semis sans labour apparaît bénéfique dans la lutte contre les émissions de CO2 dues à l’érosion hydrique

Sciences au Sud – Le journal de l’IRD – n° 67 – novembre/décembre 2012 a présenté des conclusions de travaux sur l’intérêt du semis direct. Devant l’aggravation de l’érosion des sols sous l’impact des pluies, il est opportun de discerner quelles pratiques culturales minorent ces pertes ainsi que les fuites de gaz à effet de serre consécutives. En frappant le sol et en s’écoulant, la pluie entraîne des sédiments qui dégazent du CO2 durant ce transfert »,

selon le pédologue Vincent Chaplot, co-auteur d’une étude menée avec l’Université du KwaZulu-Natal (Afrique du Sud). Pour ce faire, le pédologue et ses partenaires viennent de comparer pendant toute une saison des pluies (140 jours) les performances de parcelles de maïs ensemencées avec et sans labour préalable. Les résultats sont sans appel : les sols ayant échappé au labour sont gagnants. Et ce pour les quatre paramètres mesurés en laboratoire sur échantillons : densité du sol en Carbone, taille des agrégats du sol, perte gazeuse du sol et des sédiments entraînés par l’eau. Les sols préservés affichent une concentration en Carbone plus élevée en surface et relâchent moins de CO2 dans l’atmosphère.

«Le simple fait de ne pas labourer le sol abaisse les pertes en gaz carbonique de 76,3 % au niveau des sédiments entraînés par les précipitations », précise le pédologue. D’après les auteurs de l’étude, cette plus grande capacité à retenir le carbone et le gaz carbonique serait due à une stabilité structurelle supérieure des sols non labourés. Leurs observations pointent en effet une taille des agrégats constitutifs plus grande.

« L’action mécanique du labour casse les agrégats, induisant une disparition du carbone qui y était protégé. Or ces éléments organiques sont essentiels pour la cohésion du sol », ajoute Vincent Chaplot. Cette pratique tente de plus en plus d’agriculteurs dans le monde : de 45 millions d’hectares en 1999 à 105 millions d’hectares en 2008 avec une progression plus rapide en Afrique.

Pour en explorer les répercussions, l’équipe de Vincent Chaplot a d’ailleurs élargit ses partenariats vers le Sou dan, le Swaziland et le Zimbabwe. Ensemble, ils se pencheront d’une part sur les modalités d’utilisation des résidus de récolte par le bétail des petits paysans et d’autre part sur l’introduction de rotations cultures / jachères. Ils évalueront ainsi l’impact de ces modes d’usages améliorés sur le cycle du carbone2 et les fonctions associées telles que la lutte contre l’effet de serre ou la biodiversité et la sécurité alimentaire.

Consulter le journal Sciences au Sud n°67, ICI

Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. UMR Bioemco (IRD / AgroParisTech/ CNRS / ENS /Inra / Université Paris 6 / Université Paris 12)

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