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IFPRI : l’investissement dans la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest doit tenir compte du changement climatique

Le nouvel ouvrage publié par l’Institut international sur les politiques alimentaires (IFPRI), intitulé « Agriculture et changements climatiques en Afrique de l’Ouest », utilise des outils de modélisation sophistiqués et les données disponibles pour élaborer des scénarios explorant l’ensemble des effets des changements climatiques sur l’agriculture, la sécurité alimentaire et la gestion des ressources, et formule un certain nombre de recommandations à l’intention des gouvernements et des institutions régionales. Pour la première fois, sont présentées des données climatiques et des analyses par pays pour les 11 États d’Afrique de l’Ouest, à savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Guinée, le Libéria, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo.

Cet ouvrage est le fruit de la collaboration entre l’IFPRI, le CCAFS, le Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricole (CORAF/WECARD), qui est une organisation régionale de recherche et de développement agricoles, et des scientifiques de chacun des pays concernés.

Les décideurs ouest-africains s’efforcent d’apporter des réponses aux besoins urgents d’une croissance économique multisectorielle ; c’est pour eux l’occasion de se préparer face aux nouveaux défis qui se profilent sous l’effet des changements climatiques. Les rendements du maïs, du millet, du riz et du sorgho, principales cultures céréalières de la région, sont largement inférieurs à la moyenne mondiale et aux rendements réalisés dans d’autres régions du continent africain. Les incidences des changements climatiques remettront en question des systèmes de production déjà fragilisés et qui devront produire plus pour nourrir une population plus nombreuse. Les systèmes agricoles en place, que ce soit dans le secteur des cultures ou de l’élevage, sont adaptés au contexte agroécosystémique régional actuel mais, sous l’effet des changements climatiques, les écosystèmes agricoles subiront des modifications, encore mal connues, qui affecteront les moyens d’existence des populations, en particulier des agriculteurs pauvres.

Outre les analyses au niveau national et les recommandations formulées à l’intention des pays, l’ouvrage présente un certain nombre de suggestions concernant les politiques à l’échelle de la région :

    - le recueil des données sur les paramètres météorologiques, l’aménagement des sols et les ressources en eau dans la région ne fournit pas, en l’état actuel, une base adéquate à la prise de décisions. Il est notamment essentiel d’améliorer la collecte des données météorologiques pour faciliter les choix des agriculteurs dans le contexte actuel et l’élaboration des politiques à long terme

- les décideurs devraient intégrer les considérations liées aux changements climatiques dans les politiques relatives à la sécurité alimentaire — s’agissant notamment de la recherche agronomique, des infrastructures et des services sociaux — de façon à se préparer au changement climatique attendu, tout en parvenant à augmenter la quantité et à améliorer la qualité des produits alimentaires proposés aux consommateurs

- les organismes de recherche et de vulgarisation agricoles devraient associer les travaux de mise au point de variétés culturales résistantes au changement climatique aux efforts d’amélioration des rendements. La formation des agriculteurs aux nouvelles techniques et technologies d’adaptation et d’atténuation est à cet égard primordiale

- les gouvernements devraient s’assurer que les agriculteurs aient accès aux intrants nécessaires pour améliorer la productivité et la production.

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